Le café et la cafetière
Le café
Bien que né aux sources du NIL, ce n’est pas en EGYPTE que le café
commence à être consommé mais aux environs du VIème siècle , dans la
Péninsule Arabique (d’où le nom d’Arabica donné à la principale espèce
botanique, cependant que le port d’exportation de Moka a donné son nom à
une variété d’arabica).
Depuis cette région, aussi bien par voie de terre que par voie de mer,
il va parvenir aux débouchés commerciaux de la Méditerranée Orientale et
il est signalé à Venise en 1615, Rotterdam 1616, Londres 1635. Il en
est fait mention à Paris en 1650 et à Bordeaux en 1690.
Bientôt le caféier va émigrer : en 1696 les Hollandais l’acclimatent a
JAVA, mais sa culture ne prendra une très grande extension qu’au début
du XVIIIème, aux ANTILLES, en AFRIQUE et en AMERIQUE DU NORD.
C’est grâce aux plantations des ANTILLES qu’à partir de 1728, BORDEAUX,
joignant le café aux importations de sucre et d’indigo, deviendra le
grand port importateur de café, et sera la plate-forme européenne de
cette denrée.
La cafetière XVIIIème siècle
La plus ancienne cafetière qui soit parvenue jusqu’à nous, de forme cylindrique, fut réalisée en Angleterre en 1681 par Georges GARTHORN, mais c’est le dessin de la cafetière française (la plus anciennement connue date de 1705) qui va s’imposer au reste de l’Europe : en forme de poire, montée sur trois pieds (exceptionnellement sur quatre), le bec haut, court, rattaché au col de la verseuse, un manche en bois noirci perpendiculaire au bec ou une anse située dans l’axe du bec.

Plus rarement au début du XVIIIème siècle, et plus fréquemment vers la fin, on trouve une forme dite marabout, renflée à la partie inférieure, sans pieds et pouvant reposer sur une bâte.

Pendant très longtemps le café fut préparé « a la turque »,
c’est-à-dire bouilli et servi dans le même récipient : le chauffage
était assuré par une veilleuse à esprit de vin, glissée entre les trois
pieds. Le bec, très haut placé, permettait le service du café, sans
mélange avec le marc (la cafetière de forme marabout était placée sur un
réchaud).
Bien que la préparation « à la turque » fut, en Europe, remplacée par
la filtration, les deux formes ont été conservées. Ainsi la « cafetières
» est devenue une «verseuse », nom sous lequel elle est désignées le
plus souvent à l’heure actuelle.
Le poids d’une cafetière oscille entre 600 g et 1 kg pour une hauteur
moyenne de 18 à 22 cm ; mais aux extrêmes, on trouve la cafetière dite
« égoiste » (15 cm et au-dessous pour juste une ou deux tasses de café)
cependant que, dans le Nord de la France, on voit apparaître de très
importants modèles destinés aux cafés légers, atteignant 28 à 35 cm pour
un poids nettement supérieur au kilo.
Le décor varie avec les régions et les orfèvres : dans la forme la plus
habituellement rencontrée, l’ornementation porte essentiellement sur le
bec, les pieds et la prise, mais les orfèvres de talent, parviennent à
créer entre la partie haute et la partie basse, un équilibre, une
harmonie, qui transforment une verseuse toute simple, en chef d’œuvre.

Dans certaines cafetières, au travail du bec, de la graine, de la
plate-forme et des pieds, vont s’ajouter des côtes droites ou torses
qui, dans le Nord de la France, sont séparées par des méplats.
A cette description générale, il faudrait ajouter les détails
caractéristiques de certains orfèvres ou de certaines généralités qui
permettent souvent de déterminer l’origine d’une cafetière avant même
d’avoir vu les poinçons.



